HUMANITAS
2010
À ma mère Josée – 1941-2008,
ma grand-mère Françoise – 1911-2009,
mon ami Tex – 1947-2010
Cette série de portraits, à la lisière du documentaire, met en relief les émotions fortes de l’individu, de la naissance à la mort. Serait-il possible que la société matérialiste, individualiste voire égocentrique, nous fasse vivre aujourd’hui des émotions plus fortes de par les frustrations qu’elle engendre et les compromis que l’on refuse de faire?
La série met en lumière le besoin d'intensité dans un monde dit de plus en plus extrême — sport, jeu, sexualité, travail — en parallèle avec les événements qui bouleversent nos vies — accouchement, maladies, deuils, accidents, dépendances, etc.
Quel est ce besoin de sensations fortes? Quels sont ces moments d’intensité, de perte de contrôle qui définissent l’évolution de nos vies? Comment l’individu réagit-il face à ces situations subies ou imposées par lui-même — l’asservissement au « toujours plus », l’abus mutuel, l’absence de renoncement, de résignation face à l’égo? Comment décoder, à travers le prisme de nos propres expériences, ces gestes et ces expressions?
VU – Centre de diffusion et de production de la photographie, Québec, 2010 © Caroline Hayeur
Le postulat du projet est d’explorer l’éventail des émotions et sensations vécues seul ou en groupe, tels la douleur, le plaisir, la peur ou la colère dans le cadre photographique où l’individu est isolé.
Les prises de vue se sont déroulées pendant plus de deux ans avec des sujets de tous âges provenant de diverses couches de la société à Montréal comme dans plusieurs régions du Québec. Les individus, dans leur milieu « naturel », ont été photographiés au moment où ils expérimentaient un état émotionnel intense. Il s’agit d’un travail documentaire social associé à une recherche plastique. En aucun cas les participants ne sont mis en scène. Le défi était assurément de choisir des personnes ouvertes à partager de tels moments d’intimité.
L’artiste a mené une vaste enquête pour lister puis tenter de rejoindre et de convaincre les mondes de l’intensité, les cercles publics et privés où les émotions fortes sont vécues ; d’abord auprès de ses intimes – familles, amis et collègues – puis auprès d’inconnus (associations diverses, communautés invisibles, milieux professionnels, régions jamais visitées, lieux d’actions semi-légales ou totalement privatives). La vie a fait le reste: maillages d’une rencontre à l’autre, appels à participation, bouche-à-oreille. La longue période de recherche et de travail a permis de démultiplier les types d’expressions centrés sur les faciès.
Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, 2011-2012 © Caroline Hayeur
L’installation photographique, sous forme de bandes et mosaïques, peut rappeler un électrocardiogramme et se module en fonction du lieu de présentation. Le corpus est saisissant tant par les images que par sa composition provoquant une expérience intime avec les visiteurs. L'exposition a parfois suscité des émotions fortes parmi les visiteurs: certains durent sortir de la salle pour prendre une pause, d’autres ont même éclaté en sanglots.
MANIFESTO –Festival d'images, 11e édition, Jardin du Grand-Rond, Toulouse (France), 2013 © Caroline Hayeur
HUMANITAS
Diffusion:
2016 – Exposition solo, Galerie du Rift, Ville-Marie
2013 – Exposition solo, MANIFESTO – Festival d'images, Jardin du Grand-Rond, Toulouse (France)
2011-2012 – Exposition solo, Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, Montréal
2010 – Exposition solo suite à une résidence de production, VU – Centre de diffusion et de production de la photographie, Québec
En montage, VU – Centre de diffusion et de production de la photographie, Québec, 2010 © Caroline Hayeur
Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal 2011-2012 © Caroline Hayeur
Manifesto - Humanitas
VU Photo - Humanitas
HUMANITAS, Bruce Hassuk, M.D., psychiatre spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, 2010
Tomber le masque / Dropping the Mask, Emmanuel Galland, feuillet, VU, 2010